Description
Annie Dana a le don des formules saisissantes, comme celle du titre, La Signature du temps, pour oser de nouvelles variations sur un lieu commun : le temps. Lequel peut être une bête féroce, hyperbole de violence et de douceur qui conduit au « ravin des abîmes ». Il accompagne les phases de la vie, « paysages engloutis de l’enfance », attente de l’adolescence quand « il fallait doucement/ sans bruit/ dénouer ses rêves », jusqu’au détachement de « l’ultime escale ». Le temps s’associe aux lieux divers, temps sans répit des villes, ou « heure étoilée de la grâce », car le temps n’est pas seulement une puissance néfaste, synonyme de gaspillage ou d’éparpillement. Il se vit aussi dans « les intervalles entre les instants » ou dans « l’entretien sans mesure ». Lisons et relisons sans ennui cette méditation en vers où s’évade l’esprit. Marc Kober
Extrait :
Élastique est le temps
de la mémoire
tantôt étiré
retenu de se rompre
et qui porte la nostalgie
des heures éblouies
qu’on voudrait retenir à jamais